Paul Whitehead : collaborateur emblématique du band Genesis et demoiselle de l'art spontané.

Paul Whitehead : collaborateur emblématique du band Genesis et demoiselle de l'art spontané.


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J'ai entendu parler de Paul Whitehead pour la première fois par l’entremise de mon collègue Michel Plante. Il m'apprit que Paul est un artiste californien, qui non seulement peint des œuvres merveilleusement complexes, spirituelles et surréalistes, mais qui a également réalisé les illustrations de trois albums de Genesis durant l'ère Peter Gabriel : Trespass, Nursery Cryme et Foxtrot. Michel pensait que ce serait une bonne idée d'interviewer Paul pour PMA Média et j’acceptai la mission.

J'ai donc pris rendez-vous avec l'agent de Paul, Dan Shapiro, qui alors que je réfléchissais à des questions en lien avec Genesis que je pourrais poser à Paul, m’emmena dans une direction complètement inattendue en me disant : "Tu sais, si tu peux parler à Paul d’autres choses que Genesis, ça serait sans doute une bonne idée. Le monde lui demande sans cesse des questions sur Genesis". "Pffft. Pas moi", je bafouillai sans trop de crédibilité. Pour qu’il rajoute ensuite: "Tu sais, il a un alter ego appelé Trisha Van Cleef. Tu pourrais parler d'elle.

Il s’avérait donc que Paul avait deux alter ego et qu'en plus il agissait en quelque sorte comme le directeur musical de la Borg Symphony. Un collectif essentiellement improvisé où les membres "assimilés" doivent y porter au minimum un masque et pour les plus dédiés un costume complet de Borg.

MOI: Paul, c'est un plaisir de vous rencontrer. Je sais que vous êtes probablement las de répondre à des questions sur votre travail en lien avec Genesis, mais je suis curieux d'une chose pour commencer ; vous avez fait leurs couvertures d'albums il y a de cela 50 ans et plus récemment leur affiche de concert pour leur retour malheureusement retardé, mais toujours à venir, The Last Domino? Tour. Dites-moi, êtes-vous amis les uns et les autres? Quelle est la nature de votre relation?

PAUL: Contentieuse.

MOI: Contentieuse? Vraiment?

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PAUL: Eh bien, ça dépend. Pour une raison quelconque leur manager ne m'a jamais aimé. Quand j'ai fait ces trois pochettes pour eux, ça nous a pris que quelques jours, vous voyez? Et c'était essentiellement Peter Gabriel et moi qui collaborions et travaillions sur les couvertures. Les autres membres du groupe n'avaient pas grand-chose à dire. Mais le manager pensait que les pochettes d'albums étaient trop artistiques. Il disait aussi qu'elles étaient trop ésotériques. Et il ne croyait pas que les pochettes de disques influençaient les ventes, alors il m'a toujours catalogué comme un artiste un peu zinzin.

Je suis en bon terme avec le groupe, en particulier avec Peter, nous sommes de très bons amis. Mais les autres gars, vous voyez... J'ai fait un poster et un T-shirt pour leur tournée en 2008 (en fait, Turn It On Again : The Tour était en 2007 - ndlr) et mes produits se sont vendus à plus de 10 fois les leurs, et ça les a vraiment énervés (rires). C’est parce que les gens voulaient le truc nostalgique.

MOI: Est-ce que Peter Gabriel est la raison de votre retour dans le groupe?

PAUL: Oui. Bien que comme tu l'as dit plus tôt, c'était il y a 50 ans. Cela ne représente que 3 ans de ma vie dans les années 70. Puis en 74, j’ai émigré en Amérique. Je n'ai vraiment rien de mauvais à dire à ce sujet. Ça m’a manifestement ouvert beaucoup de portes. Si j'avais été associé à un groupe de merde, cela aurait été autre chose. Mais je me suis associé à un bon groupe qui dure. Je ne le prends pas pour acquis, bien sûr, mais comme tout le monde, je suis passé à autre chose.

MOI: Bien sûr, vous faites un travail artistique incroyable. Vous êtes très diversifié, allant même jusqu'à habiter différentes personnalités si je puis dire. Il y a une photo de vous sur votre site web, où vous êtes habillé en uniforme de prêtre, complet avec la croix et le col. Vous vous appelez Father Paul. J’assume que vous n'avez pas été ordonné par l'Église catholique, alors qui est Father Paul?

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PAUL: Eh bien, le truc avec la religion en Amérique c’est qu’ici c’est très différent d'ailleurs. Ici, pour 50 dollars, vous pouvez écrire à cette place appelée l'Église de... j'ai oublié son nom. Bref, ils vous ordonnent comme ministre du culte, voyez-vous? Vous obtenez un certificat et puis voilà, vous pouvez célébrer les mariages ainsi que toutes les cérémonies religieuses qu'un prêtre peut effectuer, et c'est fabuleux.

Je vais régulièrement en Italie, et donc, avec mes amis italiens, je joue le rôle de Father Paul. Et bien sûr, en Italie quand on est prêtre, on peut faire n'importe quoi, on peut commettre un meurtre et s'en sortir. Vous pouvez vous garer n'importe où et faire ce que bon vous semble. Et puis maintenant que je suis suffisamment âgé, j'ai l'air d'un vieux prêtre, alors personne ne se doute de quoi que ce soit. C'est très amusant. C'est aussi très bizarre de voir cette dynamique ; dès que vous portez cette banale chemise noire, et que vous rajoutez cette petite bande de plastique blanc autour de votre col, vous remarquez instantanément l'attitude des gens envers vous change. Tout à coup, vous devenez cette figure vénérée qui est différente de tout le monde, n'est-ce pas? Mais il faut le dire, je ne profane jamais ni ne dégrade le fait d'être un prêtre, je me comporte en prêtre et agit comme tel.

MOI: Donc l'idée d’incarner ce prêtre n’était que pour s'amuser?

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PAUL: Cela a commencé un soir d’Halloween il y a longtemps. J’ai décidé d'acheter une chemise à col de prêtre, et puis quelqu'un m'a dit qu'il venait de devenir prêtre pour 50 dollars. Ils vous envoient toutes les instructions. George Clooney est prêtre au fait. Il est de la même Église. L'une des choses avec laquelle je joue dans ce que je fais, c'est la perception des gens. Je me déguise aussi en femme sous un alter ego.

MOI: Oui, Trisha.

PAUL: Je voyage autour du monde en tant que femme. Pour voir comment les gens vous traitent, en tant que femme. C'est totalement différent de la façon dont les gens vous traitent en tant qu'homme. Donc, beaucoup de ce que je fais concerne la perception.

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MOI: Donc cela fait partie de votre art?

PAUL: Oui, ça fait partie de mon art.

MOI: La bio de Trisha sur votre site web mentionne qu'elle s’intéressait initialement au domaine de la mode. C'est vrai?

PAUL: Eh bien, j'ai grandi dans les années 60, vous voyez. Donc, c'était normal de porter des vêtements flamboyants ou plus féminins. Vous savez, j'avais les cheveux longs, des chemises avec de la dentelle, des bijoux et des boucles d'oreilles. Mon père détestait, mais pour moi c'était parfaitement normal. C'est comme ça que j'ai grandi. Et j'ai commencé à m'y intéresser de plus en plus en vieillissant. Et puis un jour, j'ai eu cette idée de personnage et je me suis demandé quel genre d'art qu’elle ferait. Serait-ce différent de l’art de Paul ? Et c'est très différent. Mon travail est très élaboré et délibéré avant même de commencer à peindre. J’essaie beaucoup de dessins et de perspectives, alors que les œuvres de Trisha sont totalement spontanées. Elle ne prend jamais plus de vingt minutes pour réaliser une œuvre d'art. Si ça lui prend plus de vingt minutes, ça devient trop intentionnel et j'arrête. C'est donc une façon très différente d'aborder l'art. L'une est très cérébrale, tout tourne autour des idées, tandis que l'autre consiste simplement à prendre plaisir à créer sur le moment présent puis à voir ce qui en résulte. C'est très libérateur. Et c'est intéressant de voir les deux œuvres dans la même galerie, Paul d'un côté et Trisha de l'autre. Vous ne penseriez jamais qu'il s'agit de la même personne.

MOI: Avez-vous besoin d'être habillé en Trisha pour faire de son art?

PAUL: Non. C'est simplement un état d'esprit. Quand j'expose, c'est différent. Je viens d'avoir une exposition à L.A., où j'avais deux galeries adjacentes. Paul était dans une galerie et Trisha était dans la galerie d'à côté. J'étais donc dans la galerie de Paul, puis je me suis changé et je suis allé dans la galerie d'à côté. C'était fascinant, parce qu’ensuite j'ai commencé à faire des allers-retours entre les deux galeries. Et j’y ai vu un homme qui regardait le travail de Paul et qui disait qu'il aimait vraiment, alors je lui ai dit de venir avec moi. Nous étions passés de l’autre côté, et il me dit que l'art ici était très bien aussi, et je lui dis, eh bien c'est moi aussi. Et je me souviendrai toujours de sa réaction : whoaaa…

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MOI: Vous faites un certain nombre de choses liées à l'art : de la peinture, de la mosaïque, du word art, de la musique. Vous avez également un accord avec le sculpteur Nathan Cartwright pour reproduire des figurines de quelques-uns des personnages que vous avez créés pour les couvertures des albums Genesis. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser aux figurines?

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PAUL: Over the years people have asked me about doing action figures. And we looked into it and it was very expensive to do and we had to do large numbers — thousands of them. We didn’t think the market was there. Then about two years ago, my friend said we should try digital printing. You make an original, scan it, and then with the scan you can print it out. So we did the Fox, and it turned out great.

MOI: Donc, c'est quelque chose que vous avez toujours voulu faire?

PAUL: Oui. Ça me semblait naturel que ces personnages deviennent des figurines.

MOI: Avec toutes les différentes œuvres que vous faites, y en a-t-il une que vous préférez faire plus que les autres? Ou cela dépend-il de la semaine?

"Lavage de cerveau"
"Lavage de cerveau"

PAUL: En fonction de la température. (rires) Non, ce sont tous des états d’esprits différents. La peinture ‘‘normale’’ que je fais requiert beaucoup de temps et de discipline. Il faut rester assis pendant des heures. J'en fais de moins en moins, je pense que je l’ai assez fait, comprenez-vous ? J'ai dit à peu près tout ce que je voulais dire à ce sujet.

Mais, il faut dire que je viens de finir de peindre un tableau. Il y a une galerie ici à L.A. qui expose des peintures inspirées par des chansons et qui en incorporent les paroles dans le tableau. Alors, le type m'a demandé si je voulais faire une œuvre pour l'exposition. Le thème de l'exposition était la rébellion, et pour une raison quelconque, j'ai choisi la chanson Brainwashed de George Harrison. C'est la dernière chanson qu'il a écrite, et c'est une chanson qui parle du lavage de cerveau que nous subissons tous de la part des médias et du gouvernement. C'est la dernière peinture que j'ai faite et j’ai vraiment apprécié la faire, à incorporer les paroles de la chanson dans l'image. J'ai envie de faire plus de choses comme ça, des choses que je n'ai jamais faites auparavant.

MOI: Travaillez-vous tous les jours sur votre art?

PAUL: Je travaille sur quelque chose tous les jours. Je suis actuellement en train d'écrire un roman de science-fiction. Vous souvenez-vous d'un film intitulé Le jour où la Terre s'arrêta?

MOI: Le premier?

PAUL: Oui. Rappelez-vous de la fin quand Klaatu dit au monde : "Vous devez rejoindre ce club dont nous faisons partie, nous sommes des planètes pacifiques" et ainsi de suite?

MOI: Umm, qu’avez-vous pensé du remake de Keanu Reeves de 2008 ?

PAUL: De la merde! (silence) Alors, Klaatu monte dans sa soucoupe volante et s'envole. Mon histoire commence en 2038, quand il revient et dit "Eh bien, vous avez eu le temps d'y réfléchir, vous voulez nous rejoindre maintenant?". Et il donne alors à la planète un ultimatum de 12 ans, jusqu'en 2050, pour se ressaisir. Je suis rendu à la quatrième année.

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MOI: Quand pensez-vous le terminer?

PAUL: En fait, ce que je compte faire est d’écrire jusqu'à la fin de 2042, et faire de cela le premier livre. Puis, j'écrirai un synopsis de chaque année jusqu'en 2050. Je veux présenter le tout comme une série télévisée en 12 épisodes. Le film original a été réalisé par 20th Century Fox, donc ça pourrait être intéressant pour eux de le faire. Ça leur permettrait à la fois de relancer l'intérêt pour un de leurs films classiques et pour une série contemporaine de science-fiction.

MOI: Le livre contiendra-t-il certaines de vos œuvres?

PAUL: La couverture, oui.

MOI: Juste la couverture?

PAUL: Oui. (rires)

MOI: Il semble y avoir beaucoup de musique prog impliquée dans votre vie créative, que ce soit dans votre travail avec Genesis, Van der Graaf Generator ou vos peintures que vous faites en live. Est-ce la prog qui vous inspire dans votre processus de création ?

Paul avec ses frères et sœurs Jane et Peter
Paul avec ses frères et sœurs Jane et Peter

PAUL: Pas vraiment. Je suis ambivalent à propos de la prog. Il y a même beaucoup de prog que je n'aime pas. Je déteste les trucs tape-à-l’œil, qui sont trop intellectuels ou fait par des virtuoses, voyez-vous ? J'aime la prog qui est une sorte de poésie, une musique intéressante sans être accablante.

C'est pour ça que Genesis était si bon, parce qu'ils avaient une musique incroyable avec des paroles géniales aussi. Le fait qu’elle soit prog est juste accidentel. J'ai été invité à de nombreux festivals de musique prog au fil des ans. Pour être exposant, vendre mes produits et discuter avec les gens.

MOI: Et c'est à ce moment-là que vos peintures faites en live ont décollé.

PAUL: En effet. Je peins un tableau au complet pendant que le band joue. Et les gens viennent me voir faire. C’est très amusant.

Paul: J’ai commencé à faire mes peintures en présentiel au festival Baja Prog au Mexique. J’y suis allé 3 années d’affilée étant donné sa proximité de Los Angeles, où j’habite, et que c’est relativement facile d’y emporter mon équipement. Puis, un jour le gars qui s’occupe du festival m’a dit : ‘’Tu sais Paul, tu exposes tes œuvres ici, mais tu peux aussi participer et prendre part au festival’’. Alors, j’ai demandé à quelques bands que je connaissais s’ils voulaient jouer pendant que je peins. Et si c’était un band dont j’avais déjà fait une pochette d’album, je leur offrais de la reproduire durant le spectacle.

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  Et cela a super bien fonctionné! Vous savez, peindre, c’est une expérience très solitaire. Vous êtes assis dans votre studio, habituellement seul, et vous travaillez durant des heures sans interruption. Alors déjà là, c’était un grand défi pour moi, et rajouter à ça de devoir reproduire, en 90 minutes, une œuvre qui m’avait pris des semaines à faire auparavant! Alors je me dis, bon, comment est-ce que je vais faire pour refaire ce qui m’a pris des jours et des jours en seulement une heure et demie? L’adrénaline monte vraiment quand on peint et qu’on regarde le temps s’écouler.

MOI: Et en plus le monde dans la foule vous regarde performer.

PAUL: Ouais, et très souvent il y une caméra et ce que je peins est projeté sur un écran derrière le band qui joue. Souvent, je me mets à peindre et lorsque je réussis enfin à entrer dans ma bulle, je regarde inévitablement ma montre et je me dis : merde! Faut vraiment que j’accélère! (rires). Alors vous vous mettez à peindre quelque chose de familier d’une nouvelle façon, plus rapide, plus directe. Ça demeure la même couverture d’album, mais ça devient une version originale aussi.

MOI: Avez-vous déjà manqué de temps pour finir une œuvre?

PAUL: Non. Quand je travaille, je garde l’œil sur le temps qui s’écoule. S’il le faut, j’essaie de simplifier l’œuvre tout en gardant le même effet.

MOI: Faites-vous toujours de la peinture en présentiel?

PAUL: Bien sûr!

MOI : Outre la prog occasionnelle, quel genre de musique écoutez-vous? Avez-vous une préférence quelconque?

PAUL: J’écoute n’importe quoi, honnêtement. Mes goûts sont éclectiques. Mais, si j’avais vraiment à choisir, ce serait le jazz, particulièrement le clavier; Jimmy Smith, Jack McDuff et le jazz moderne. J’adore découvrir de nouvelles choses.

MOI: Et donc, comment est-ce que votre symphonie Borg s’intègre dans tout cela? De ce que je comprends, les musiciens qui font partie du groupe sont assimilés? Quelle est l’histoire derrière ça?

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PAUL: J’ai toujours été très intéressé par la musique, même si je n’ai jamais appris un instrument. Mais au long de mon chemin, certains groupes, pour lesquels je travaillais, ont dû naturellement acheter de nouveaux équipements et me donnèrent leurs vieux claviers ou leurs anciens amplis. Plus le temps passait et plus les instruments devinrent numériques. On pouvait faire des séquences, des boucles et utiliser Pro Tools. Et vu que je suis assez averti en informatique, je me suis mis à jouer avec des morceaux par-ci et par-là. Ma première pensée fut : quel genre de musique est-ce qu’un cyborg composerait? Un être qui serait mi-homme mi-machine? Vous auriez toutes les composantes numériques et cybernétiques mais avec la richesse des émotions humaines.

Beaucoup de mes amis musiciens ont initialement dit : ‘’Bon dieu! Paul fait maintenant de la musique. Ça va être horrible’’. (rires) Mais lorsque nous avons joué ensemble, ils m’ont trouvé surprenamment bon, et cela a continué à évoluer. Ce n’était jamais avec les mêmes personnes non plus; toujours avec du monde différent.

MOI: Alors, essentiellement, la Borg Symphonique joue de la musique qu’un Borg jouerait?

PAUL: Ouais, on utilise des boucles, on a aussi une boîte à rythme. On a même un vrai drummer, un bassiste et des guitaristes. Ma contribution personnelle est de rajouter l’aspect électronique et cybernétique au tout. Ce que je joue est plutôt extra-terrestre, directement sorti de l’espace et nul ne domine un autre. Nous nous respectons tous et nous avons appris à nous écouter les uns les autres. On a les conversations qu’il faut.

MOI: Vous voulez dire comme du jazz? C’est surtout improvisé?

PAUL: Si on veut, mais ça finit en composition. On joue un peu et on se dit : attendez une minute, ça ferait une super chanson ce qu’on vient de jouer.

MOI: Et une composition peut-elle naître spontanément?

PAUL: Oh oui.

MOI: Et les musiciens de la Borg Symphonique doivent-ils se déguiser en Borg?

PAUL: Oh que oui ! Nous avons des costumes et des masques hi-tech que les musiciens peuvent s’amuser à mélanger et assortir.

MOI: Est-ce arrivé que l’auditoire soit, lui aussi, déguisé?

PAUL: Pas vraiment, parfois un Borg s’assoira dans l’auditoire avant le spectacle mais on ne sait jamais s’il fait partie de l’équipe ou pas. Ça peut créer quelques soucis. (rires)

MOI: Quelle serait une des choses les plus mémorables à vous être arrivée en spectacle?

PAUL: Lorsque nous avions cette petite “dominatrix” de 5’3, en ensemble complet de cuir avec des bottes qui ne finissaient plus, comme reine des Borgs. Elle était la narratrice et faisait un travail extraordinaire!

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MOI: Les spectacles en live ont pris un dur coup depuis un an. Comment trouvez-vous cette pandémie, très ou peu contraignante ?

PAUL: Non, pas vraiment. Je n’ai pas peur d’être seul. Je veux dire, je travaille déjà seul. Je n’ai pas vraiment de relation intime avec qui que ce soit. J’étais marié, mais je ne le suis plus. Alors, d’être isolé n’est pas trop grave pour moi. Je m’ennuie tout de même de ne pas pouvoir sortir au resto ou d’aller au cinéma.

MOI: Parlant de sortir, avez-vous déjà fait la fête avec les membres de Genesis?

PAUL: Pas vraiment, je veux dire, le seul avec qui je me souviens d’être allé prendre un verre est Phil (Collins). Je ne crois pas que Peter boit.

MOI: Vraiment? Je ne voyais pas Phil comme le fêtard de la bande.

PAUL: Vous blaguez? C’était le renifleur par excellence. Sa drogue à lui c’était la coke. Il en parle dans son livre. Un vrai cocaïnomane.

MOI: Paul, je vous remercie d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Ce fut un plaisir de vous rencontrer. Prenez soins de vous.

PAUL: Restez au chaud! *

MOI: J’y tâcherai.

LAFIN

*Au moment de l’entrevue, il faisait 13° Celsius en Californie, où Paul habite, et -8° Celsius de mon côté à Montréal.

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